Jadis je me croyais l’élu
De ton coeur mais quelle berlue
Bientôt changèrent tes projets
Et mon mandat fut abrogé
Le scrutin en ballotage
Tournait à mon désavantage
Au profit d’un jeune barbare
Avec qui tu vidais les bars

Tiens en parlant de ballotage
Comment se porte ton corsage
Continue-t-il obstinément
De déborder si joliment
Maintenant que tu t’en fiches
Que mon nom n’est plus à l’affiche
Qui s’occupe du monument
De ses juteux émoluments

Si je fus parfois dépité
Par tes avis précipités
Quelques-uns de tes propos
Eux ne manquaient pas d’ à-propos
Tu eus même de bonnes idées
Parmi lesquelles ton bonnet D
Irréfutable argument
Auquel je me rendais gaiement

Tu chantais faux mais peu importe
Voix de poitrine toujours porte
De Saint Quentin à Endoume
Nous chantions ad libidum
De sensuelles mélopées
Que je ne peux développer
Sans virer pornographique
Quoique autobiographique

Et si tu me traites de con
Je répondrais que ton balcon
Mérite bien quelques quatrains
Laisse-toi prendre par l’entrain
De ma chanson qui se souvient
Du temps où tu me disais viens
Sur mon balcon quand j’avais l’heur
D’en moi-même arroser les fleurs

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